Lutte contre l'homophobie : Rouen, Caen, Le Havre en bas de classement

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(article publié le 11 avril 2013)
Le Comité IDAHO et République & Diversité ont publié cette semaine le Palmarès des villes françaises contre l’homophobie. Pendant plus d’un an, ces deux organisations ont enquêté sur les 50 plus grandes villes de France. Cette étude inédite constitue un véritable outil pour la démocratie participative. Cette agence de notation citoyenne permet de révéler qui avance en matière de lutte contre l’homophobie, qui stagne, et qui recule. Ce baromètre sera réévalué tous les deux ans.

Que fait votre ville pour lutter contre l’homophobie ?

L’enquête basée sur un questionnaire en 100 points a été adressée aux différentes municipalités ainsi qu’aux associations gays et lesbiennes locales et corrigées par des enquêtes de terrain. Cette enquête ne mesure pas le degré d’homophobie sur la commune. Les villes ont été évaluées sur leurs politiques internes (ressources humaines, formation) et leurs actions publiques (soutien aux associations, état-civil, prises de position publiques, éducation, prévention sida, action sociale, etc).  Comment la lutte contre l’homophobie se concrétise au quotidien ? Que font les élus locaux ? Est-ce suffisant ? Est-ce une priorité ou seulement un affichage ?
Le résultat du classement sera certainement dur à digérer pour quelques élus. Comme le disent les organisateurs de l’enquête : « Pouvoir se marier, c’est bien, mais on ne se marie pas tous les jours.« … Quid après ?

idahoRésultats

Amiens et Paris arrivent en tête ex-aequo, devant Nancy, Toulouse et Montreuil. En fin de liste figurent Toulon (46e), Nîmes (48e), Boulogne-Billancourt et Courbevoie (49e ex-aequo). Seulement quatre communes ont la moyenne. Et on peut constater que de nombreuses communes ne font jamais rien contre l’homophobie voir se positionnent contre les personnes gays et lesbiennes d’où leur note négative. Le Comité Idaho fait remarquer que ce classement va à l’encontre de plusieurs idées reçues « Il montre par exemple que des petites villes de province peuvent être performantes sur ces questions. »

En Normandie

CaengnPour les trois villes normandes (Rouen, Caen, Le Havre), les associations locales avec les communes qui ont bien voulues répondre, ont été associées à ce questionnaire. Votre site GAYVIKING a également participé à l’enquête. Les trois grandes villes de Normandie sont bien loin du triple A. Elles figurent en bas du classement : sur les 50 premières villes de France : Caen est 26ième, Rouen est 29ième et Le Havre est 33ième.
GAYVIKING n’ayant pas été questionné sur Le Havre, nous ne pouvons que vous livrer les points d’études sur Rouen et Caen. Néanmoins, vu l’étroitesse du classement entre les trois villes, il est fort à parier que les conclusions auraient été identiques pour la ville océane. Il a été reconnu que Caen et Rouen apportaient bien leur soutien matériel et financier aux associations LGBT pour mettre en place des actions de lutte contre l’homophobie. De même, la signature du PaCS en mairie est un point apprécié ainsi que le positionnement des élus en faveur de l’égalité des droits. havregnEnfin, la reconnaissance de la déportation homosexuelle dans les cérémonies du souvenir par les municipalités ou leur forte implication pour les gaypride contribuent à la lutte contre l’homophobie.
rouengnLes points négatifs attribués aux villes normandes résultent d’un manque de formation du personnel municipal sur les questions gays, lesbienne mais aussi transsexuelles, souvent oubliées (politique de recrutement interne, gestion du personnel, police municipale, écoles). De même, les villes ont perdu des points sur leur politique de la ville et de santé où aucune action concrète de lutte contre l’homophobie n’a été relevée. Par ailleurs, les villes n’ont pas ou peu développé de politique de sensibilisation en faveur des jeunes gays et lesbienne dans la lutte contre l’homophobie (aide aux victimes, prévention suicide, aide à l’hébergement de jeunes). Les municipalités se reposant un peu trop sur les associations sans réels moyens. Enfin, le défaut de charte contre l’homophobie à l’échelle du territoire communal a été relevé.
Cette première démarche considérée comme « notation citoyenne » permettra, espérons-le, aux villes françaises de prendre conscience du travail à accomplir dans la lutte contre l’homophobie. Des exemples existent… voyez les premières villes en haut du classement.

barometre-idaho-supPour aller plus loin

Classement national (cliquez sur l’image de couleur ci-contre pour agrandir)
Lire le rapport du Comité Idaho (cliquez ici .format .pdf)
Une autre étude portant sur le niveau « gay friendly » des villes (commerce, lieux de vie) a été publié en novembre 2012 par le magazine TETU (relire l’article sur GAYVIKING et le classement des villes normandes) – cliquez ici
 
 

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