L’association SOS homophobie met en veille la délégation Normandie

Aujourd’hui, par un message adressé à ses adhérents normands, l’associations SOS homophobie annonce la mise en veille de la délégation Normandie.

SOS homophobie met en veille la délégation Normandie

Le siège parisien de l’association de lutte contre l’homophobie déclare à contrecoeur : « nous devons aujourd’hui prendre une décision qui ne nous réjouit pas mais qui s’impose ». Et d’ajouter « nous mettons en veille la délégation Normandie« .
Pour être plus clair, la direction nationale indique qu’au niveau de notre région, « aucun événement ne pourra se revendiquer de SOS homophobie, ni prise de parole au nom de l’association , ni partenariat. »
Clap de fin…

Pourquoi ?

L’association déclare que la délégation Normandie ne peut plus continuer en l’état, sans responsable à sa tête.
Jusqu’à l’automne dernier, la délégation normande avait deux co-délégués. Après leur départ, il était nécessaire que l’association trouve de nouveaux représentants. Un appel à candidature a été lancé à l’automne dernier.
Mais concrètement la démarche n’aboutit pas. L’association SOS homophobie explique qu’ « aucun collectif, ni noyau ne se dégage« . Elle ajoute « les seules personnes vraiment déterminées ne peuvent postuler à ces fonctions pour des raisons de conflit d’intérêt« .
En effet, pour certaines candidatures, il pouvait être compliqué d’être à la fois responsable de plusieurs structures. A titre d’exemple, une adhérente, Clémentine, avait été présentie pour le poste. Elle s’est beaucoup investie dans l’association. Mais elle est maintenant en charge de sa nouvelle association trans « C’est mon genre« . Il ne semble pas possible de tout faire à la fois.
Aujourd’hui, trouver des militants engagés est particulièrement difficile pour les associations.

SOS homophobie Normandie

Une délégation laborieuse

La Normandie était la 18ème délégation régionale mise en place par SOS homophobie en 2016.
La vie de la délégation normande a souvent été laborieuse. A l’origine, depuis une dizaine d’année, seule une antenne existait en Basse-Normandie avec Anne-Lyse qui s’arrêtera en 2016.
En 2010, une brève expérience est lancée au Havre avec Etienne avec d’anciens bénévoles.
Entre-temps, en 2012, une deuxième antenne ouvre à Rouen avec Thomas. Ce dernier a réellement développé l’association sur la Haute-Normandie. Il a formé de nombreux bénévoles pour intervenir dans le milieu scolaire. Sa mission s’achève en 2014.

Pride 2012 à Caen

Avec la fusion des régions, Paris officialise la délégation Normandie en 2016. C’est Léonard qui est aux commandes. Avec une activité relativement discrète, l’association sera mise en sommeil pendant deux ans. Il faudra attendre septembre 2018 avec l’arrivée de deux co-délégués (Frédéric et Aline) pour faire renaître l’association en Normandie. L’association tentera de développer ses activités à Caen et dans l’Eure, mais sans réel succès.

Optimisme ?

Néanmoins au-delà de cette succession de dates, il faut bien avouer que la délégation régionale a parfois eu quelques difficultés à se trouver une place dans le paysage LGBT. Les relations avec les autres associations étaient quelques fois tendues et notamment lors de l’attaque homophobe de « Romain«  en 2018 à Rouen. Cela décourage les initiatives.
En ce début d’année 2020, la délégation régionale est de nouveau en sommeil. La direction nationale de SOS homophobie reste néanmoins optimiste. Elle indique : « (nous) parions que votre belle délégation retrouvera vite des bénévoles, des militant.e.s motivé.e.s pour  relancer la délégation ».
Aussi, si des bénévoles sont volontaires pour relancer la direction régionale en Normandie, ils peuvent se rapprocher du siège parisien de SOS homophobie.

SOS homophobie toujours joignable !

Toutefois, la disparition de la délégation régionale ne signifie pas la disparition de SOS homophobie pour les normand.e.s.
En effet, l’association nationale reste joignable pour ceux et celles qui en ont besoin. C’est Paris qui prend le relais avec sa ligne d’écoute en direct (voir plus bas). Les autres associations locales offrent également un cadre propice aux actions contre l’homophobie.

Sos homophobie, pride à Paris

L’homophobie en augmentation

C’est ainsi que dans son dernier rapport en 2018 SOS homophobie a recueilli 1 905 témoignages d’actes LGBTphobes (insultes, rejet, agressions, discriminations…). C’est une augmentation de 15 % par rapport à 2017. C’est la troisième année consécutive d’augmentation des signalements que l’association enregistre.
Par ailleurs, le nombre d’agressions physiques signalées à SOS homophobie est en hausse de 66 %, passant de 139 en 2017 à 231 en 2018. Plus alarmant, au dernier trimestre 2018, une agression physique par jour était rapportée à SOS homophobie.
Enfin Internet reste le premier lieu d’expression des violences LGBTphobes, représentant 23% des signalements faits auprès de SOS homophobie. Internet est une caisse de résonance de la haine LGBTphobe, exacerbée par l’anonymat.

SOS homophobie t-shirt

Ligne d’écoute SOS homophobie

SOS homophobie
(site web) (page facebook)
Association nationale de lutte contre la lesbophobie, la gayphobie, la biphobie et la transphobie
Ligne d’écoute : 01 48 06 42 41
Lundi à vendredi : 18h – 22h
Samedi : 14h – 16h
Dimanche : 18h – 20h
(Pas d’écoute les jours fériés)
(photos : 1 et 5 : facebook SOS homophobie ; 2-3-4 : Gayviking)

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